La SFD et la FFRD engagées dans un protocole de recherche sans précédent
Le 12 octobre 2020, le 150ème patient a rejoint la cohorte SFDT1 mise en place par la Société francophone du diabète (SFD) et la Fondation Francophone pour la Recherche sur le Diabète (FFRD). L’objectif principal de cette vaste étude est de mieux comprendre les complications cardiovasculaires développées par les personnes souffrant d’un diabète de type 1.
La SFDT1 est une cohorte française créée à l’initiative de la SFD avec le soutien de la FFRD, incluant des personnes vivant avec un diabète de type 1. Le 12 octobre 2020, elle a franchi barre des 150 patients participants et a pour ambition d’en inclure à terme 15 000 afin de les suivre pendant 30 ans.
Le diabète de type 1 touche en effet plus de 200 000 personnes en France, dont 10% d’enfants et adolescents. Mais, alors que l’an prochain nous fêterons les 100 ans de la découverte de l’insuline, il reste encore aujourd’hui de nombreuses questions sans réponse autour du diabète, et notamment sur l’origine du surrisque cardiovasculaire développé par les personnes souffrant d’un diabète de type 1.
« En moyenne, un diabétique de type 1 a une espérance de vie inférieure de 12 ans à celle d’une personne non diabétique aux caractéristiques similaires – âge, sexe, tabagisme, cholestérolémie, hypertension artérielle ou encore taux d’HbA1c. Pour quelle raison les diabétiques de type 1 développent-ils un surrisque cardiovasculaire et meurent-ils plus tôt que le reste de la population ? Nous ne parvenons pas à encore l’expliquer. Il faut donc d’abord comprendre ce phénomène pour tenter ensuite de l’enrayer » déclare le Pr Jean-Pierre Riveline, diabétologue à l’Hôpital Lariboisière et co-coordinateur de la cohorte SFDT1 avec le Pr Emmanuel Cosson, diabétologue à l’Hôpital Avicenne à Bobigny.
Le rôle joué dans l’apparition du surrisque cardiovasculaire par les hypoglycémies et hypoglycémies sévères, mais aussi par les variations de glycémie, seront au cœur de l’étude. La cohorte SFDT1 ne se limitera toutefois pas à l’analyse des facteurs purement médicaux et explorera également l’influence éventuelle de déterminants psychosociaux (anxiété, dépression, précarité, etc.).
Pour ce faire, l’étude pourra s’appuyer sur la création d’une banque de prélèvements biologique afin de mieux comprendre le rôle des facteurs génétiques et d’identifier de nouveaux facteurs biologiques, et bientôt et ceci pour la première fois s’appuyer sur l’ensemble des données de sécurité sociale de chaque patient. Enfin une plateforme sécurisée en ligne sera accessible pour permettre aux patients de fournir des informations concernant leur état psychologique et social, leur qualité de vie ou encore leur vécu de la maladie.
Cette approche extrêmement large, qui agrège un volume et une diversité inédits d’informations, fait de la cohorte SFDT1 une expérience à ce jour unique au monde et constituera un grand pas en avant pour la recherche sur le diabète.
L’ambition médicale et scientifique d’envergure, axée sur la compréhension du risque cardiovasculaire, se double par ailleurs d’une méthodologie innovante, centrée sur les patients. L’objectif est que ceux-ci participent activement à l’évolution du protocole de recherche tout au long de son déroulement, qui s’étalera sur 30 ans.
« Les patients sont des acteurs centraux dans tout effort de recherche. Mais dans le cadre d’un protocole aussi large, ambitieux et prospectif, leurs retours d’expérience deviennent encore plus indispensables à la bonne conduite de l’étude. Nous avions donc à cœur de les associer aussi étroitement que possible au processus » explique le Professeur Emmanuel Cosson. « C’est pourquoi il nous a semblé évident d’intégrer dès le départ dans notre comité de pilotage les deux associations de patients dans le diabète : l’Aide aux jeunes diabétiques et la Fédération française des diabétiques ».
Frédéric, 38 ans, un participant à l’étude : « J’ai souhaité participer à l’étude SFDT1 car l’idée d’une recherche sur une communauté de patients m’a séduite. De plus, cette étude insiste sur l’aspect psychologique de la maladie, aspect très rarement abordé pour le diabète de type 1. Établir des liens entre la qualité de vie des patients et leur maladie me paraît être un axe aussi intéressant qu’essentiel. »
Cette cohorte bénéficie du soutien de plusieurs partenaires industriels : Lilly (partenaire historique), Abbott, Air Liquide, Sanofi, Novonordisk, Insulet